L’histoire d’Antigone est notre histoire.
Première femme dans l’Antiquité qui clame une pensée libre et indépendante, Antigone est devenue, à travers le temps, le symbole de la femme en lutte contre le diktat des hommes. Elle incarne la souffrance de toutes ces femmes qui vivent les horreurs de la guerre. Dans Brecht, Créon soulève les deux frères d’Antigone, Étéocle et Polynice, l’un contre l’autre, dans une guerre de conquête qui ne sert que sa folie. Les deux frères périssent et Créon donnera au premier une sépulture dans les honneurs alors qu’il interdira par une loi l’ensevelissement du deuxième qui n’a pas servi sa cause. C’est cette loi qu’Antigone transgresse. Je vis non pour haïr, mais pour aimer, dit-elle à Créon. Et c’est bien au nom de l’amour qu’elle se lèvera contre le tyran. L’amour, arme fatale contre le totalitarisme. Créon est la figure exacerbée du machisme et du pouvoir despotique. Brecht ne lui pardonne rien. Nous sommes dans un pays en guerre. Cette guerre ressemble à toutes les autres...